Travailler plus pour gagner moins

Vendredi dernier, nous avons eu l’honneur d’avoir Monsieur le Président qui s’adressait à nous, les enseignants.

Il nous remercie pour notre investissement, c’est gentil. Pour le reste, nous pouvons être dubitatifs.

En effet, il veut renforcer les apprentissages fondamentaux. Alors au collège, où va-t-il trouver la dotation horaire nécessaire pour mettre en place la « demi-journée avenir » ? Il ne doit pas oublier qu’avec son aval, son précédent ministre de l’Éducation nationale a fait fondre au lycée professionnel les cours de lettres histoire à 3 heures par semaine pour les élèves de terminale. Où est la cohérence ?

Notre Président veut également augmenter la durée des stages en entreprise pour les élèves des lycées professionnels, mais est-ce la solution ? C’est la question que l’on peut se poser car beaucoup d’élèves ont déjà des difficultés pour trouver une entreprise. Il ne faudrait pas non plus oublier la mission de réinsertion sociale mise en place non par des tuteurs mais par des professeurs dont la première mission est de former de futurs citoyens.

Monsieur Macron aborde également notre « formation trop théorique ». Il a certainement raison, mais il oublie ses 140 000 agents des établissements privés qui, au lieu de bénéficier des savoirs des formateurs titulaires du CAFFA et qui œuvrent sous la direction des inspecteurs, sont obligés de s’en remettre à un organisme privé : Formiris !

Quant à nos augmentations promises, à quelques uns ?, elles ne rattraperaient même pas ce que nous avons perdu en pouvoirs d’achat depuis 20 ans, y compris avec le travail supplémentaire que l’on nous demande. Bref, après le « travailler plus pour gagner plus » de Sarkozy, maintenant nous avons le « travailler plus pour gagner moins » de Macron !

Christophe Derycke

Secrétaire académique

Snep-Unsa

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