Participation au Conseil académique de l’Education nationale

Ce jeudi 12 juin 2025, en qualité de représentant UNSA, j’ai participé au CAEN de notre académie. Cette réunion a pour but principal la carte scolaire, c’est à dire la dotation horaire des établissements et la politique éducative. Nous avons aussi rendu hommage à notre collègue Mélanie, assassinée par un collégien.

Lors de la déclaration liminaire et au cours de la réunion, j’ai pu dénoncer l’existence d’une administration parallèle qui perturbe le mouvement de l’emploi des agents, qui porte atteinte à leurs données personnelles et à leurs formations. J’ai également abordé les pressions subies par certains d’entre nous et j’ai confirmé l’omerta évoqué dans la déclaration liminaire de la FSU.

Au nom de l’Unsa, j’ai aussi mis en évidence que l’ouverture ou la fermeture de classes est parfois décidée par des structures qui ne dépendent de l’Education nationale comme cela apparait dans des courriers d’un directeur.

J’ai aussi demandé où en étaient les conventions pour les collègues qui ont des classes en mixité scolaires/apprentis même si cela n’était pas à l’ordre du jour.

Après avoir abordé les aspects démographiques, les autorités ont fait une présentation de l’orientation et de l’accompagnement des élèves. Deux nouveaux établissements vont ouvrir en Haute-Savoie. Une volonté de redynamiser les lycées des métiers et de développer l’Allemand a été affirmée. La DRAAF a présenté ses actions en ce qui concerne les lycées agricoles.

La réunion s’est déroulée dans un climat d’écoute et de respect.

Christophe Derycke

Secrétaire académique

A notre Ami

C’est avec une immense tristesse que le SNEP-UNSA vous fait part, profondément bouleversé, de la disparition de notre collègue et camarade, Steeve Buosi.

Steeve n’était pas seulement un professeur de philosophie ; il était une conscience lucide, un repère moral, un esprit profondément libre, animé par une quête exigeante de vérité. Représentant de section syndicale du SNEP-UNSA, ancien élu du personnel, il faisait entendre une parole droite et ferme, jamais dictée par les modes ou les circonstances, mais enracinée dans des convictions solides et une humanité sans détour.

Pendant quatre années, Steeve a également siégé comme élu à la CCMA pour le SNEP-UNSA, poursuivant son engagement avec la même rigueur, la même constance, et ce profond respect des personnels qui caractérisait chacune de ses actions. Il portait la voix des collègues avec discernement et loyauté, fidèle à son exigence de justice et de vérité.

Doté d’une rigueur intellectuelle rare et d’un sens aigu de la justice, Steeve a toujours engagé sa pensée dans l’action. Il fut l’un des fondateurs de la section SNEP-UNSA au sein du lycée Philippine Duchesne : une structure à son image, indépendante, profondément laïque, attentive à la dignité de chacun et résolument libre de toute influence extérieure, qu’elle soit patronale ou idéologique.

Il parlait peu, mais ses mots portaient. Sa pensée, claire et sans ornement, allait droit à l’essentiel. À bien des égards, il incarnait cet idéal de sagesse défendu par Baruch Spinoza : vivre en accord avec la raison, comprendre le monde plutôt que le juger, et agir en homme libre parce que cohérent avec lui-même. Steeve croyait en la force tranquille de l’intelligence, en la clarté des idées, et en une liberté intérieure qui ne transigeait jamais avec les principes.

Dans ses engagements syndicaux, comme dans son rôle d’élu au service des personnels, Steeve a porté la voix de ceux que l’on n’entend pas toujours. Il l’a fait sans relâche, avec constance, avec dignité, et avec une bienveillance discrète mais réelle. Tous ceux qui l’ont connu se souviendront de son regard profond, de sa présence droite et de la qualité rare de son écoute.

Aujourd’hui, nous perdons un collègue, un camarade, un ami. Mais plus encore, nous perdons une figure de courage moral, de cohérence intellectuelle et d’humanité active.

À sa famille, à ses proches, à toutes celles et ceux qui l’ont aimé, estimé, côtoyé, nous adressons nos pensées les plus sincères. La mémoire de Steeve ne s’éteindra pas. Elle vivra dans nos luttes, dans nos exigences, dans notre fidélité aux valeurs qu’il a portées sans relâche, avec grandeur et humilité.

Déclaration liminaire au comité académique de l’éducation nationale

Rectorat de Grenoble, 12 juin 2025

Au nom du Snep-Unsa, je tiens à exprimer notre effroi et notre tristesse à l’annonce de l’assassinat de Madame Mélanie Grapinet. Ce drame rappelle le rôle indispensable et l’exposition de nos collègues de vie scolaire.

Mesdames, Messieurs, Monsieur le Recteur,

Depuis 10 ans, le Snep-Unsa dénonce une organisation parallèle des moyens et des compétences de l’État dans notre académie en ce qui concerne les établissements privés et la gestion des maîtres. Cette organisation « bis » interroge quant au droit à la formation de vos maîtres, à la divulgation de leurs données personnelles, au bon fonctionnement du mouvement de l’emploi et aux pressions subies par certains de nos collègues.

En ce qui concerne les dotations des établissements, dont il est question aujourd’hui, nous constatons aussi des pratiques pour le moins surprenantes.

En effet, durant cette année scolaire, nous avons transmis au rectorat deux documents émanant d’un directeur d’un établissement privé sous contrat d’association avec l’État qui explique à ses équipes que les heures de l’Education nationale pour les classes de son lycée sont décidées par le CODIEC (comité diocésain de l’enseignement catholique) et le Comité Académique de l’Enseignement Catholique. C’est à dire par des structures qui ne dépendent pas de l’Education nationale ! Nous avons aussi appris que parfois seules les heures des établissements publics sont présentés lors des Comités départementaux de l’Education nationale (CDEN).

Normalement, l’ouverture ou la fermeture de classes répond à un besoin de service public, y compris pour les classes sous contrat. Avec cette pratique liée à des structures parallèles, nous nous éloignons de ne plus d’une complémentarité du service public d’éducation pour obtenir une concurrence de certains établissements privés envers les établissements publics.

Aussi, nous demandons à ce que les décisions relatives aux dotations de classes financées par la puissance publique ne reviennent qu’à l’État et se fassent en toute transparence à travers les CDEN et CAEN (comme cela est codifié par les dispositions réglementaires : (CAEN) Article L234-1 et (CDEN)  Article L235-)

Il ne faut pas oublier que ce sont les directeurs d’établissement privés et les présidents d’OGEC qui ont sollicité de l’Etat un contrat d’association à l’enseignement public et non le Rectorat de Grenoble qui doit exécuter les desiderata d’associations religieuses.

Ainsi, en ce qui concerne l’enseignement public dans des établissements privés, il est temps de remettre le rectorat au centre de l’académie.