Rectorat de Grenoble, 12 juin 2025
Au nom du Snep-Unsa, je tiens à exprimer notre effroi et notre tristesse à l’annonce de l’assassinat de Madame Mélanie Grapinet. Ce drame rappelle le rôle indispensable et l’exposition de nos collègues de vie scolaire.
Mesdames, Messieurs, Monsieur le Recteur,
Depuis 10 ans, le Snep-Unsa dénonce une organisation parallèle des moyens et des compétences de l’État dans notre académie en ce qui concerne les établissements privés et la gestion des maîtres. Cette organisation « bis » interroge quant au droit à la formation de vos maîtres, à la divulgation de leurs données personnelles, au bon fonctionnement du mouvement de l’emploi et aux pressions subies par certains de nos collègues.
En ce qui concerne les dotations des établissements, dont il est question aujourd’hui, nous constatons aussi des pratiques pour le moins surprenantes.
En effet, durant cette année scolaire, nous avons transmis au rectorat deux documents émanant d’un directeur d’un établissement privé sous contrat d’association avec l’État qui explique à ses équipes que les heures de l’Education nationale pour les classes de son lycée sont décidées par le CODIEC (comité diocésain de l’enseignement catholique) et le Comité Académique de l’Enseignement Catholique. C’est à dire par des structures qui ne dépendent pas de l’Education nationale ! Nous avons aussi appris que parfois seules les heures des établissements publics sont présentés lors des Comités départementaux de l’Education nationale (CDEN).
Normalement, l’ouverture ou la fermeture de classes répond à un besoin de service public, y compris pour les classes sous contrat. Avec cette pratique liée à des structures parallèles, nous nous éloignons de ne plus d’une complémentarité du service public d’éducation pour obtenir une concurrence de certains établissements privés envers les établissements publics.
Aussi, nous demandons à ce que les décisions relatives aux dotations de classes financées par la puissance publique ne reviennent qu’à l’État et se fassent en toute transparence à travers les CDEN et CAEN (comme cela est codifié par les dispositions réglementaires : (CAEN) Article L234-1 et (CDEN) Article L235-)
Il ne faut pas oublier que ce sont les directeurs d’établissement privés et les présidents d’OGEC qui ont sollicité de l’Etat un contrat d’association à l’enseignement public et non le Rectorat de Grenoble qui doit exécuter les desiderata d’associations religieuses.
Ainsi, en ce qui concerne l’enseignement public dans des établissements privés, il est temps de remettre le rectorat au centre de l’académie.